Elle est partie une nuit le cœur dans ses mains quelques flocons de neige sur son sein .Ce pourrait être le début d’une belle histoire ou bien le début d’un roman écrit du plus profond de la détresse…Elle est partie celle que l’on pleure ce soir et que l’on ne verra jamais plus…A jamais clos ses jolis yeux, à jamais palies ses joues encore chaudes, et à jamais évanouie cette douce voix qui apaisait tous les tourments.
Sans jamais se plaindre, les yeux toujours tournés vers l’avenir et le combat elle nous laisse bien seuls tous et toutes avec nos peines confondues…Elle est partie vers quoi , vers qui et vers quel ailleurs ? Sans bagage juste son petit cœur sous le bras rayonnante d’Amour et d’idéal laissant le message dans un petit coffre que nous pouvons ouvrir à volonté pour nous souvenir de la consigne : continuer le combat au nom de l’Amour …Envolée la petite SUZ les ailes grandes ouvertes vers un ciel velours parsemé d’étoiles
…
Alors je me demande ce soir moi qui la connaissait si peu mais pourtant si bien -tant j’avais entendu parler d’Elle- oui je me demande si elle ne souffre plus et si elle repose délivrée de tout ce mal qu’elle a enduré.
Suz trois petites lettres posé sur la portée de la vie, Suz une musique celle de la symphonie du combat, une couleur celle du sang rouge des batailles, Suz un cri celui de l’Amour et enfin un sourire celui de « l’émerveille ».
Oui c’est émerveillée qu’elle a parcouru la Vie, frêle et forte sous les bourrasques et sous les levants incertains…Emerveillée la foi en drapeau, enflammée sous l’inflammatoire : courrons mes sœurs, battons nous et gardons l’Amour en horizon. Petite Suz par delà tes tourmentes, par delà tes souffrances, par delà le bien et le mal, par delà tes espoirs et tes désespoirs, comme le chemin fut long pas vrai ? Et si j’ai de la peine ce soir c’est qu’à cette heure vois-tu je te sais seule sans le réconfort des bras de celui qui t’aimait et qui le cœur giboulée te pleure ce soir .Et si j’ai de la peine aussi vois-tu c’est que je sais que tu n’es pas la dernière, que d’autres suivront comme toi cueillies en pleine jeunesse dans l’indifférence de ce fléau nommé cancer .Il nous attend , il nous guette et nous demande de donner ce que jusque au bout tu lui as refusé avec vaillance. Becs et ongles sortis Suz la bataille fut rude et tu n’as pas démérité simplement tu es partie un peu en avance vers une liberté retrouvée dans le vent de l’éternité.
Tu es déjà si loin Suz, à cette heure tu chemines vers autre chose, vers quoi je ne le sais pas et je me force à penser que ton futur sera .Et je me persuade aussi que rien ne meurt jamais, que la vie continue, que ton souffle nous porte en ce soir de juin…
Suz il faut que je te dise, si je t’écris ces quelques lignes c’est que vois-tu j’ai peur, peur de cet endroit inconnu où tu es à présent rendue et peur aussi de ne pas savoir aimer comme tu le fis si bien, je ne voudrais pas quitter cette terre sans avoir donné ce que toi tu donnas sans réserve…Suz il faut que je te dise aussi que je t’aimais même sans te connaître tout simplement…
Suz juste trois petites lettres pour un très grand passage sur terre et un départ bien trop tôt…Que ton voyage soit doux et ton sommeil paisible.
Elle est partie son petit cœur sous le bras vers l’invisible tandis que mon cœur bat.joelleb612